Plus de la moitié des peuples autochtones du Canada sont sur leurs gardes face aux préjugés
February 10, 2021Les leaders peuvent avoir une influence positive sur l’expérience des employé.e.s autochtones.
Le 10 février 2021 – Une étude de Catalyst intitulée « Favoriser l’inclusion des peuples autochtones dans les milieux de travail canadiens » a révélé que 52 % des Autochtones travaillant au Canada se disent régulièrement « sur leurs gardes », redoutant d’être l’objet de préjugés, une caractéristique inhérente à la charge émotionnelle. Les femmes (67 %) sont nettement plus sur leurs gardes que les hommes (38 %).
Cette nouvelle étude démontre qu’en plus de porter une charge émotionnelle – qui se définit par la combinaison de se sentir sur ses gardes face aux préjugés en raison de son sexe, de sa race ou de son origine ethnique, d’être sur ses gardes face aux préjugés, et des effets connexes de ces éléments sur la santé, le bien-être et la capacité de réussir dans son travail – seuls 39 % des employé.e.s autochtones se sentent psychologiquement en sécurité au travail.
La sécurité psychologique est le sentiment de pouvoir faire des erreurs et prendre des risques sans être pénalisé.e. Les employé.e.s autochtones qui ne se sentent pas en sécurité sont moins susceptibles de développer un sentiment d’appartenance ou d’être valorisé.e.s pour leur caractère unique, de s’exprimer lorsque quelque chose ne va pas, de se concentrer sur l’exécution de leurs tâches et d’être en mesure de faire preuve de créativité.
« Les Autochtones du Canada, en particulier les femmes, continuent de se heurter à certains des obstacles les plus tenaces que l’on rencontre dans les milieux de travail, notamment les préjugés et la discrimination, qui ont des répercussions sur leur santé, leur bien-être et leur capacité d’avancer, explique Vandana Juneja, directrice générale de Catalyst Canada. Les entreprises doivent prendre des mesures intentionnelles pour comprendre les défis et les préjugés uniques auxquels sont confrontés les employé.e.s autochtones – et plus particulièrement la manière dont ces expériences ont un impact sur leur expérience professionnelle – afin de trouver des solutions ».
Cette étude, menée par Jennifer Thorpe-Moscon, Ph. D. et Joy Ohm, révèle que lorsque les dirigeants créent un milieu de travail qui favorise l’autonomisation et font preuve de responsabilisation et d’humilité, les employé.e.s autochtones se sentent psychologiquement plus en sécurité. L’étude a porté sur 86 peuples autochtones qui travaillent au Canada, dont les Premières nations, les Inuits et les Métis. Les peuples autochtones représentent 4,9 % de la totalité de population canadienne.
« Ces résultats offrent aux employeurs une occasion unique de remédier aux inégalités subies dans les milieux de travail par les employé.e.s autochtones, explique Mme Thorpe-Moscon, vice-présidente, Recherche, et présidente des Prix honorifiques de Catalyst. Les leaders inclusifs doivent favoriser une culture d’autonomisation, de responsabilisation et d’humilité qui crée un environnement de travail au sein duquel les employé.e.s autochtones peuvent s’intégrer, contribuer et s’épanouir ».
L’expérience des peuples autochtones en milieu de travail s’inscrit dans la foulée du colonialisme, du génocide, du racisme et des inégalités qu’ils ont subis en vivant sur le territoire qui porte aujourd’hui le nom de Canada. Sur le lieu de travail, cette expérience se traduit par un écart salarial et un sentiment d’isolement à cause du manque de modèles autochtones aux niveaux hiérarchiques supérieurs.
En outre, les peuples autochtones sont souvent entourés de gestionnaires, de collègues et de cadres supérieurs qui ne connaissent pas leur histoire et leur culture ou la charge émotionnelle qu’ils ont à porter. Il n’est donc pas surprenant que les employé.e.s autochtones soient souvent sur leurs gardes face aux préjugés, et qu’ils ou elles aient, par exemple, le sentiment de devoir se préparer à d’éventuelles insultes ou encore la réaction d’éviter certaines situations pour ne pas être victimes de préjugés. La disparité entre les sexes en matière de vigilance face aux préjugés reflète probablement la discrimination et la violence disproportionnées dont les femmes autochtones font l’objet en comparaison à d’autres groupes.
Pour télécharger cette étude, cliquez ici.
À propos de Catalyst
Catalyst est un organisme mondial sans but lucratif qui travaille de concert avec des PDG parmi les plus reconnus et des entreprises de premier plan aux fins de créer des milieux de travail où les femmes peuvent rayonner. Fondé en 1962, Catalyst encourage le changement grâce à des recherches pionnières, des outils pratiques et des solutions éprouvées pour accélérer et faire progresser les femmes vers le leadership, car le progrès des femmes est un progrès pour tous.
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